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Accès à Ruaha 

Ruaha est à 600 km  de Dar Es Salam, ce qui représente une longue journée de liaison par la route. Le parc est donc le plus souvent rejoint par avion, par des vols réguliers de petits bimoteurs ou de gros monomoteurs, il y a toujours un terrain d'aviation pas loin de chaque lieu d'hébergement à l'intérieur du parc. 

Climat, quand y aller ?

La distinction, aussi classique qu'arbitraire, entre saison sèche de juin à octobre, petite saison des pluies en novembre et décembre, petite saison sèche en janvier-février et saison des pluies de mars à mai est encore plus arbitraire dans le Sud tanzanien que dans le Nord et donc encore moins valable. Le climat des parcs et réserves du sud est marqué par l'existence d'une saison sèche, en principe de juin à octobre, mais il arrive que cette saison se prolonge. 

Les mois les plus chauds sont de décembre à février, avec des pointes à 40 °C le jour mais moins de 25 °C la nuit. En été (hiver austral) il peut faire 30 °C le jour, mais seulement 15 °C la nuit. En moyenne de 500 mm par an, les précipitations peuvent varier énormément d'une année sur l'autre. Les pluies commencent en novembre, les mois des plus fortes pluies, de mars à mai, sont caractérisés par une végétation très haute qui peut gêner l'observation et par une faune dispersée. Certains hébergements ferment pendant cette grande saison des pluies. Les conditions climatiques en saison des pluies, de novembre à mai, peuvent changer énormément selon les caprices annuellement variables d'El Niño ou de la Niña, dans le Pacifique. Nous avons fait à Ruaha un safari en octobre, un en juin et trois safaris en février (en tout quatre bonnes semaines sur place). Avec pour deux années de suite en février, des conditions très différentes, opposées même, beau temps une année et faune abondante facilement visible, notamment des "foules" de grands koudous, meutes de lions, troupeaux d'éléphants, mais pluies importantes et fréquentes l'année suivante avec une faune cachée (pas de lions, sauf deux malheureuses lionnes bien cachées dans les buissons), sauf les girafes qui, on ne sait pourquoi, étaient plus facilement visibles... En janvier 2006, il avait anormalement peu plu en novembre et décembre, la végétation était brûlée, l'eau rare, les éléphants creusaient le lit des rivières asséchées pour trouver de l'eau, il n'y avait pratiquement pas de moustiques. En janvier 2007, tout était vert, l'herbe était très haute, il pleuvait beaucoup, et les tsé-tsé évoluaient en innombrables escadrilles ! 

Le tableau suivant, inspiré de Weather2travel.com, donne une bonne idée de ces deux saisons. D'autres sources offrent des données différentes, mais le principal demeure ces deux divisions, saison des pluies de novembre à mai et saison sèche de juin à octobre, avec des mois d'hiver (été austral) chauds. 

Climat du Ruaha National Park Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Température Min-Max 19-29 19-29 19-29 18-29 17-28 15-28 14-27 15-28 16-30 18-31 19-32 20-30
Heures de soleil par jour 6 7 7 7 8 10 9 10 10 10 9 7
Précipitations en mm 143 123 133 103 17 1 0 0 0 7 44 149
Jours de pluie 19 17 19 13 4 0 0 0 0 2 7 19

 Pour l'observation de la grande faune, la meilleure période est la saison sèche, avec des animaux plus concentrés autour de la Ruaha River et une végétation moins exubérante qu'en fin de saison des pluies. Les pistes seront moins facilement praticables en saison des pluies même si beaucoup sont suffisamment caillouteuses/rocheuses pour ne pas devenir un marécage infranchissable... Pour l'observation des oiseaux, les mois de notre hiver offrent la présence des oiseaux migrateurs du paléarctique occidental et seront donc à privilégier. Les mois les plus pluvieux, de mars à mai, sont classiquement déconseillés.Un safari en janvier-février satisfera les amateurs de piafous tandis que les adeptes de la grande faune choisiront les mois d'été, avec l'inconvénient d'une fréquentation touristique plus importante.

Hébergements

Mwagusi, Jongomero, Ruaha River Lodge

L'hébergement à Mwagusi (voir notre opinion) est chaleureusement recommandé, son propriétaire-manager, Chris Fox connaît le parc comme sa poche et l'ambiance du camp est fantastique. Après avoir été concessionnaire d'un territoire de chasse au Selous, Chris Fox s'est reconverti vers une activité plus pacifique, il a notamment une tendresse particulière pour les éléphants, dont il fait tous les jours noter présence et comportement par ses chauffeurs. Nous avons fait un séjour de 6 nuits en février au  Mwagusi Camp de Chris Fox. Le camp compte 16 bandas en bordure d'une rivière de sable le plus souvent asséchée (quand elle ne l'est pas, le camp peut être fermé pour impraticabilité ou son accès peut être assez sportif !) .

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Chaque banda est munie d'une tour pour la fourniture de l'eau, douche deux fois par jour, apportée à dos d'homme par un Hehe dans des seaux. 

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Les Hehes sont un peuple de petite taille (1m 60 pour un homme chez eux équivaut à 1 m 90 chez nous) très courageux, très dynamique et très souriant. Ils ont du mérite car ils travaillent dur, mais apparemment sont très contents de travailler à Mwagusi (qui emploie sur l'année, mais pas tous en même temps, 300 à 400 personnes).

Les Hehes, outre le service, assurent l'entretien du camp, réfections des toitures y compris, et ce sont eux qui ont fabriqué sur place toute l'infrastructure et le mobilier. Couleur locale donc garantie.

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Le matin à Mwagusi on se retrouve pour un premier café autour des restes du feu de la nuit. Ensuite on a un délicieux petit déjeuner, tout le pain est cuit sur place, en particulier un délicieux pain sucré au gingembre et à la cannelle. Ici la photo est prise d'une banda qui sert pour le petit déjeuner quand la grande salle est occupée par un groupe. Je précise qu'un groupe à Mwagusi ça peut faire au maximum 20 personnes qui voyagent ensemble. L'avantage, c'est que les indépendants ne se retrouvent pas "noyés" dans le brouhaha. 

C'est pareil le soir, on dîne soit dans la brousse, soit carrément dans la rivière de sable, où les Hehes ont apporté table et chaises... au pas de course car ils ne savent pas marcher, seulement courir... C'est bizarre et impressionnant, car courir dans du sable mou en portant un fauteuil en bois massif quand on mesure 1m50, ça ne doit pas être facile ! Cela, évidemment, quand la Sand River est vraiment de sand, car elle peut être en un jour ou même en quelques heures une brave et grande rivière de water qui bouillonne. A certains moments à l'extrême, même les 4x4 ne peuvent plus accéder directement au camp, les safaristes sont treuillés au dessus de la rivière ! On se rassure, ou on se désole si l'on est de caractère aventureux, c'est exceptionnel.

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Nous avons eu plusieurs fois les éléphants dans le camp, un soir en rentrant il a fallu raser les murs pour rentrer dans notre banda (la numéro 8). Elle est connue pour attirer nos gros amis car il pousse à côté d'elle des arbres qu'ils apprécient particulièrement.

Ceci nous a valu de les avoir sur la terrasse de la banda et à ras de la moustiquaire en pleine nuit. Je vous jure que ça fait bizarre quand vous êtes dans votre lit, qui n'est isolé de l'extérieur que par la moustiquaire qui l'englobe, de voir à quelques mètres de vous (disons 4 mètres , pour ne pas exagérer, mais c'est sans doute moins) une trompe et des défenses juste en face de vous. J'ai quand même eu une petite poussée d'adrénaline... Bien sûr, pas de photo de cet épisode inoubliable ! Imaginez les éléphants passant juste derrière la table, et puis ensuite venant dévorer les arbres à grand renfort de craquements juste à droite à 2 mètres des poteaux de la banda ! 

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Les plus

- camp très confortable malgré l'eau congrue

- nourriture vraiment excellente, tendance végétarienne, mais pleine d'imagination

- organisation très sympa des repas, petit-déjeuner et dîner en particulier, avec feu de bois, bougies, etc...

- excellents pique-niques avec tables, fauteuils, nappes... pas vraiment le "panier" standard qu'on vous file dans les Serena ou les Sopa... qui en fait est une infâme boîte en carton contenant de choses à peu près immangeables !

- personnel très gentil, enfin je parle du "petit" personnel (les Hehe, rappelez-vous, 1 m 50 en moyenne mais une force de Turc)

(et si je peux ajouter : - gin-tonic très honnête, même pas besoin d'un double, hips )

Les moins 

  • on nous a oubliés à l' "aéroport", pas de voiture et personne à l'horizon, au milieu des zèbres, des éléphants et des cigognes... Finalement on a réussi à faire appeler le camp par radio et on est venu nous chercher 45 mn après. Pas d'explications, quelques maigres mots d'excuse marmonnés par Ethan, le second du camp. Le patron Chris Fox ne s'est pas déplacé.
  • pas de piscine, bien sûr, puisque pas d'eau... pas d'électricité autre que éclairage solaire dans les bandas, pas de prise électrique dans les parties communes.il a fallu négocier pour brancher les batteries de l'ordi etc. ça n'est possible que de 13h à 16h , ce qui signifie qu'à l'heure où l'on est coincé au camp et où l'on pourrait trier les photos, on n'a pas d'ordi... Ethan le second de Chris Fox, faisait la gu... car pour lui l'électricité doit seulement servir à faite "tourner son bureau"... 
  • En plus Ethan (à vrai dire, Chris non plus, qui garde un mauvais souvenir du chasseur Valéry Biscard Déteint) n'est pas franchement très francophile, mais ça s'est arrangé après que j'ai expliqué à Chris que si les clients ne pouvaient recharger leurs batteries, il n' y aurait bientôt plus de bureau à faire tourner. Les allume-cigares des Land étaient HS, on nous a bricolé un chargeur qui normalement marche dessus pour qu'on puisse le brancher directement sur la batterie de la voiture.

En fait, si tous ces petits tracas nous ont un peu gâché le début du séjour, ils se sont vite dilués dans le plaisir de la vie quotidienne à Mwagusi, et Chris Fox s'est vraiment bien dégelé au bout d'un jour ou deux ...

Je donnerai donc 8/10 quand même de note générale, en espérant que les petits soucis que nous avons eus ont disparaissent dans les années suivantes. Je pense qu'ils ont pu bricoler leurs batteries solaires dans les bandas pour fournir à chacune au moins une prise électrique... Parce que sans ça,  Mwagusi sera affranchi de la fréquentation des casse-pieds qui comme nous prétendent faire de la photo numérique en Afrique Clin d'oeil. Bon c'est vrai, je dois admettre qu'on a beaucoup de matériel, et donc, pas mal d'exigences, mais bon, vu les prix pratiqués... 

1 = bof
2 = bien
3 = parfait

Emplacement
Repas
Accueil
Confort
Ambiance
Game
drive
Remarques (subjectives, œuf corse) sur les hébergements du Ruaha National Park
Jongomero Camp
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3

3

3

3

3

1

6 nuits en février 2007. Hébergement très agréable mais chauffeurs-guides pas toujours à la hauteur, camp excentré, ce qui a ses "pour" et ses "contre", allergiques aux tsé-tsé, s'abstenir !

Mwagusi Camp
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3

3

2

2

3

2

6 nuits en février 2006. Pas de prises électriques dans les bandas, difficultés pour recharger les batteries des appareils, chauffeurs guides compétents, management efficace et actif, visites fréquentes d'éléphants dans le camp ! 

Ruaha River Lodge
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3

3

3

3

2

2

Un lodge de la famille Fox, donc bien tenu ! 3 séjours en octobre ou janvier. Des bandas confortables avec vue sur la rivière, bonne nourriture, organisation impeccable, le seul bémol, la taille, en haute saison, il peut y avoir foule...

Kwihala Camp
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1 ou 3

3

3

2

2

1 à 3

Bilan mitigé pour notre séjour de 8 nuits en juin 2014 : départ en game-drive très tôt mais parfois temps de game-drive gâché par des exposés didactiques longs et inopportuns à l'arrêt dans des endroits sans intérêt. Pas un seul léopard vu mais deux guépards.

Possibilité de safaris de nuit, guides calés et motivés (même si parfois trop intempestivement didactiques ...).  Boissons comprises, nourriture excellente. Fréquentation anglophone quasi exclusive, surtout sujets de sa Gracieuse Majesté... Principal reproche : camp bien placé dans une région riche en faune mais sans vue, sans possibilité de découvertes intéressantes à l'intérieur du camp même, nous n'y retournerons pas... 

Droits d'accès, Fees

Pour les non-citoyens non-résidents d'Afrique de l'Est, les droits d'entrée sont de 30 $ par jour pour les 16 ans et plus, 10 $ entre 5 et 16 ans, gratuit pour les moins de 5 ans.

ambass

Le point de vue de l'ambassade

Le parc de Ruaha est le plus grand sanctuaire d'éléphants en Tanzanie. Le parc tient son nom de la rivière Ruaha qui traverse le parc d'ouest en l'est. C'est naturellement l'habitat des hippopotames et des crocodiles. On y trouve aussi des antilopes, des autruches et plus de 370 variétés d'oiseaux dont quelques espèces rares.

Meilleure période: de juin à février (de Dar Es Salaam, compter 8 heures de route ou 1h30 de vol en charter

le point de vue de TANAPA sur le Parc national de Ruaha

Superficie

20 300 km2

Situation

Centre de la Tanzanie, à 128 km à l'ouest d'Iringa.

Y aller

Vols réguliers et charters depuis Dar Es Salam, le Selous, le Serengeti, Arusha, Iringa, Ngorongoro, Mwanza et Mbeya. Accès possible toute l'année par la route par Iringa depuis Dar-es-Salam (environ 10 heures) via Mikumi .

À faire

Safaris en voiture et randonnée dans la brousse préservée. Vestiges de l'âge de pierre à Isimila, près d'Iringa (l'un des plus importants sites préhistoriques d'Afrique).

Meilleur moment

Pour les prédateurs et les grands mammifères, préférer la saison sèche (de mi-mai à décembre); pour l'observation des oiseaux, la végétation et les fleurs, choisir la saison des pluies (de janvier à avril). Le grand koudou mâle est plus fréquent en juin à la saison des amours.

Logement

Trois campements de luxe à l'intérieur du parc, un lodge de taille moyenne, des "bandas" équipées et deux sites de camping. Plus loin, deux lodges haut de gamme sur la route d'accès principal et plusieurs hôtels et chambres d'hôtes à Iringa.

Bibliographie "Ruaha"

Ruaha National Park An Intimate View A field guide to the common trees, flowers and small creatures of Central Tanzania de Sue Stolberger 2012 Une bonne introduction, et même mieux, à la flore de Ruaha NP, avec un "classement" par région du parc.

Lien Ruaha

Site TANAPA

Contacts

P.O. Box 369, Iringa
Tél.: +255 262 968 972/964
Booking : +255 756 144 400
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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