Le budget pour un safari photo en Tanzanie
Un des inconvénients du choix de la Tanzanie pour un safari tient principalement au prix, sans conteste plus élevé qu'au Kenya bien que le safari soit parfois plus "rustique" (dans les lodges et camps, certains groupes électrogènes ne fonctionnent que quelques heures la journée, le matin et le soir, et pas du tout la nuit).
Sinon les conditions de sécurité sont plutôt meilleures en Tanzanie qu'au Kenya, même si certaines zones frontières à l'Ouest sont peu sûres et s'il faut rester prudent sur la côte océanique et à Zanzibar.
Choix du prestataire pour un safari en Tanzanie
On peut :
- partir à l'aventure sans rien avoir préparé et aviser sur place, en Tanzanie : bonjour, l'aventure ! Très très fortement déconseillé, sauf si l'on a du temps, et un fort désir d'aventure...
- préparer son safari seul avec une agence sur place en Tanzanie (Arusha ou Dar Es Salam), soit avec un projet bouclé depuis la France, ce qui est recommandé autant que possible, soit avec un projet à finaliser sur place. Il faut en ce cas prévoir à Arusha ou Moshi pour le nord ou Dar Es Salam au moins une journée, plus raisonnablement deux journées, pour dégoter l'oiseau rare, sérieux et bon marché. Se méfier des prix vraiment trop bas, l'hébergement dans un campsite et les droits d'entrée dans un parc national sont au moins de 100 $ par personne, auxquels il faut ajouter les droits d'entrée du véhicule et du guide. Dans ce cas, on s'occupe soi-même des billets d'avion avec trois destinations "classiques" possibles :
Nairobi, avec transfert par route en passant par Namanga ou par avion jusqu'à KIA,
Dar Es Salam, pour les parcs du Sud, Selous et Ruaha, (ou Zanzibar, si l'on compte commencer par un peu ou beaucoup de farniente les pieds dans l'eau).
Arusha, pour les parcs « classiques », ceux du Nord, l'aéroport d'Arusha, Kilimanjaro International Airport est situé à une quarantaine de km de la ville, en fait il est quasiment à égale distance de Moshi et d'Arusha.
Pour avoir plus de choix en ne se limitant pas aux agences francophones, parler anglais est un vrai plus.
- faire affaire avec une agence en France pour un voyage clé en main, solution peut-être plus onéreuse mais sans doute plus sécurisante. Je conseille en ce cas de prendre contact avec une agence spécialiste de la destination plus qu'avec un généraliste.
Un conseil primordial : passer par une agence sérieuse, ou en France ou sur place, en Tanzanie. Se méfier de la gestion des droits d'entrée dans les parcs, en général on paye pour une période de 24 heures et les intermédiaires pourraient avoir l'idée de goupiller ça pour que ça leur coûte le moins cher possible. Il est important de bien faire préciser sur le voucher les heures d'entrée et de sortie. Si vous êtes partis pour un safari photo animalier, je vous conseille de refuser (sauf si intérêt particulier) les après-midi libres à Mwanza ou Arusha, villes sans doute intéressantes mais... de même que les longs arrêts hors parc, type visite de plantation, visite d'Olduvai (circulez, y a rien à voir, même si l'on s'intéresse à la paléontologie, ce qui est mon cas : le musée est indigent, la boutique idem, l'on pourrait se contenter du paysage, fabuleux, et des oiseaux de la buvette, nombreux et charmants) ou visite de plantation (pas inintéressant, mais surtout beaucoup moins onéreux pour le tour-opérateur). Le cas de la visite des villages et des ethnies est souvent analogue : cela revient bien moins cher à l'agence que des park fees. Les visites bidonnées ne manquent pas, à vous de faire preuve de perspicacité pour distinguer le bon grain de l'ivraie.
Avec un mauvais réceptif ou une mauvaise agence locale, les soucis, voire les arnaques peuvent être au rendez-vous. Ou pas... Hébergements non conformes au devis, changements d'itinéraire, nourriture indigente, absence de bouteilles d'eau dans les voitures, trajets dans les parcs réduits au minimum syndical pour économiser le carburant...
Économies sur l'entretien du véhicule, pneus usés sont la promesse, généralement tenue, d'heures passées en rade sur la piste, idem pour un pot d'échappement mal fixé, sans parler des problèmes purement mécaniques. Avec en perspective une journée gâchée à attendre le véhicule de remplacement. Empêcher les économies de carburant qui conduiront à bâcler le safari au plus court. Exiger un 4x4, surtout en saison humide où le risque d'enlisement est réel, ou alors il y a un risque de voir son champ d'exploration réduit, voire très très réduit. L'appartenance de l'agence à la "TATO", Tanzania Association of Tour Operators,est un bon point, même si ce ne peut pas être une garantie totale. Disons que c'est une condition (presque) nécessaire mais pas toujours suffisante...
Budget safari
Le prix du safari dépend du nombre de participants, des hébergements choisis, de la saison et du choix du véhicule : 4x4, minibus, voire camion aménagé (déconseillé)... Les liaisons intérieures par avion-charter ou vol régulier peuvent augmenter fortement le prix final. Enfin certains endroits "bénéficient" de droits d'entrée ("fees") plus élevés, comme le cratère du Ngorongoro par exemple.
Louer une voiture sans chauffeur est possible. Contrairement à ce qu'on lit parfois, l'accès en voiture aux parcs et réserves est possible sans chauffeur tanzanien et sans guide, à l'exception du cratère du Ngorongoro (et des gorges d'Olduvai). Exceptés aussi les parcs qui ne se visitent qu'à pied, comme Udzungwa, Kitulo, Gombe et Mahale. Mais il est difficile de trouver avec certitude un véhicule en bon état, bien aménagé avec les pneus qui vont bien. Une aventure tentée avec succès par l'ami Francky4 (adresse de son récit dans notre page de liens safari).
Le plus économique quand on est accompagné est de loin le camping, chaque parc comporte plusieurs campsites, plus ou moins aménagés. On part avec chauffeur, cuisinier, le matériel de camping et de cuisine est fourni par l'agence locale.
On peut mixer avec quelques jours en lodges pour profiter du confort d'une bonne douche, d'un bar et de tous les services d'un bon hôtel.
Pour les lodges et camps, les tarifs sont en général très chers dans les parcs, un peu ou beaucoup moins en périphérie de ceux-ci. Par nuit et par personne en pension complète, ils vont de 150-200 euros pour les hébergements "bon marché" (sic) à 1500 euros et plus ! A ce dernier (...) prix, on dispose d'un open-bar et de voitures et guides excellents, mais...
Pour un voyage d'une dizaine de jours, en lodge, il me paraît difficile de descendre en dessous de 150 à 180 euros (avec 1 € à 1,3 $) par personne et par jour sur place, en groupe de 3 ou 4, frais de transport aérien Europe-Afrique non compris. Il est prudent de compter un peu plus, d'autant que les pourboires, boissons et faux frais ne sont pas compris dans les prix d'agence. C'est évidemment moins cher en camping et/ou à plusieurs, et ça peut être une "bonne pioche" si l'on s'entend bien avec ses collègues de safari. Les prix les moins chers sont l'assurance d'un bon safari si tout se passe bien, sans incident, sans accident, avec absence de problèmes mécaniques, de maladie du chauffeur (les crises de malaria ne sont pas une rareté), de problème de réservation de lodge (ce n'est pas non plus une rareté, même avec le voucher ad hoc). Mais cela peut aussi tourner à la (mini)catastrophe si l'agence n'a pas les reins assez solides pour remplacer rapidement l'élément défaillant et/ou exercer une pression efficace sur l'hébergeur récalcitrant.
La préparation du safari en Tanzanie
Comme dit plus haut, le prix final du safari va dépendre de plusieurs facteurs :
- prix des transports aériens : compagnies low-costs (si l'on accepte d'être un peu plus serré, un peu moins bien nourri, de faire éventuellement des escales, d'avoir moins de poids autorisé pour les bagages en cabine) ou normales. Ethiopian Airlines est bien placée en prix, les compagnies des Émirats tentent aussi de faire une percée sur ce marché.
- itinéraire choisi : plus c'est long, plus c'est cher, en sachant que beaucoup de temps sera alors consacré aux liaisons entre les parcs/réserves. Et certains parcs ont des droits d'entrée plus élevés, 100 $ par jour à Gombe, 70 $ au Serengeti, 45 $ au Tarangire...
- type d'hébergement choisi : camping, lodges/camps de base (déjà chers !) ou de milieu de gamme ou de luxe (avec souvent des prestations somme toute assez peu différentes, mais un nombre d'hôtes plus restreint et des emplacements privilégiés).
- type de véhicule : du moins cher au plus cher : camion, minibus, minibus 4x4, voiture 4x4 châssis court, voiture 4x4 châssis long...
- liaisons entre les parcs : en voiture ou en avion, avions réguliers ou avions-taxis.
- saison et dates : les vacances de fin d'année, les vacances scolaires sont plus chères pour les transports aériens et l'hébergement sur place. La haute saison comprend les mois d'été, la basse saison les mois de mars ou avril à mai-juin.
S'aider avec les guides de voyage, Routard et autres
Pour déblayer le choix d'itinéraire de votre safari, repérer les hébergements, éventuellement avoir des adresses d'agence, la lecture des deux incontournables guides écrits en français, le Petit futé Tanzanie et le Guide du Routard Kenya-Tanzanie est, je cherche le terme, disons incontournable. Ils ne sont pas parfaits (qui l'est ?). On peut leur reprocher de recopier parfois d'édition en édition les mêmes erreurs factuelles. Si, il y a des guépards dans le Ngorongoro, non, ils ne courent pas à 120 à l'heure, non, la vaccination contre la fièvre jaune n'est pas obligatoire systématiquement, ça change selon les années, plus que les textes de nos chers guides, non le lycaon n'a pas 3 rangées de 14 dents (!), Mkomazi n'est plus une réserve de gibier mais un parc national depuis 2006, etc. Mais globalement, c'est de l'excellent boulot, ils sont… oserai-je incontournables ? J'ose. N'en acheter qu'un ? C'est possible, mais je ne saurais vous dire lequel... Et puis au moment de dépenser plus de 1500 euros (et bien plus si affinités –et possibilités), radiner sur la dépense de 10 euros supplémentaires n'est pas forcément une économie utile. Au pire, achetez d'occase une ancienne édition, la plus grande partie du corpus restera valable au iota près. Ou empruntez-le en bibliothèque.
D'autres guides vous aideront, mais aucun autant que ces deux là, même s'ils sont supérieurs en certains domaines, iconographie, cartographie (pas très dur de faire mieux pour ça au moins), mais cela ne retire rien au caractère, comment dire déjà, ah oui, incontournable des ces deux sacrés bouquins...
Personnellement, nous sommes des quasi-inconditionnels de Vie sauvage, avec qui nous avons fait plus de 10 safaris.
En plus de notre ressenti, un de nos copains de WILIPI a bien voulu nous faire bénéficier de son expérience dans le choix des voyagistes safari spécialisés Tanzanie . Un autre copain de forum a ajouté son point de vue, tout cela en toute objectivité. Rappelons-nous aussi que ce qui est vrai aujourd'hui sera faux demain : changement du cours du dollar, marasme ou boom du transport aérien, attentats ou agitation politique sur place, crise ou boom économique, changement de personnel, etc.
Quelle monnaie, shilling, dollar, euro emporter en safari ?
Le taux en novembre 2014 est de 1 euro pour 2153 shillings tanzaniens. L'euro a baissé ces derniers mois par rapport au dollar mais le shilling tanzanien a encore plus décroché. Vous pouvez trouver le taux officiel sur ce site de change.
Si l'on emporte des euros en Tanzanie, je conseille de ne les changer en shillings que dans des banques ou officines de change, surtout pas dans les hôtels/lodges et encore moins dans les magasins. Le taux de change euro/shilling ou dollar est toujours désavantageux hors des banques/changes, on m'a même déjà proposé 1 euro = 1 dollar alors que le taux officiel était encore de 1 euro = 1,38 dollar ! Je n'ai évidemment pas donné suite à mon intention d'achat...
Il est plus avantageux de toute façon de changer ses euros en dollars en Europe, le taux proposé est meilleur, à condition de ne pas changer dans un aéroport. Il vaut mieux rechercher sur le net qui donne le meilleur taux. On peut pratiquement partout régler en dollars (mais pas forcément au taux souhaité !).
Tarifs des parcs gérés par TANAPA (TAnzania NAtional PArks) et par le N.C.A. (National Conservation Area)
Les droits à payer pour entrer dans les parcs, par véhicule et par personne, pour l'hébergement dans les campsites et pour les différentes activités (marche, canoë, snorkeling, etc.) sont en constante augmentation au fil des ans. Ils finissent ainsi par constituer une part non négligeable du budget safari. Vous trouverez les "tarifs des droits d'entrée dans les parcs nationaux de Tanzanie " tarifs des "Conservation Fees " ici (le nouveau nom des park fees) pour la période de juln 2019 à juin 2020 (et d'autres renseignements sont également consultables sur le site de TANAPA). Les tarifs d'accès à l'aire de conservation du Ngorongoro et les tarifs de descente dans le cratère sont, en principe (problèmes d'affichage parfois non exclus) consultables ici.
Le pourboire en safari
Le pourboire au chauffeur-guide est une quasi-obligation. Mais tout est dans le quasi, de toute façon, le pourboire se donne au dernier moment, souvent à l'aéroport, personne ne vous forcera donc la main. Vous pouvez donc ne rien donner, mais il faut alors vraiment une raison exceptionnelle, comme un safari absolument raté par la faute de votre chauffeur.
Selon votre satisfaction et en fonction de vos moyens, vous donnerez de 5 à 15 dollars par jour et par personne, moins en cas de groupes importants, ou plus en cas de feeling exceptionnel. Pensez que ce que vous donnez représente en pratique le principal revenu de votre chauffeur, certains sont d'ailleurs sous-payés par leur employeur qui part du principe qu'ils vivront avec les pourboires, une pratique qui peut exister aussi dans certains pays occidentaux, pour les serveurs par exemple.
Un safari économique, c'est possible ?
Plus difficilement en Tanzanie qu'au Kenya, mais on peut essayer. Des quasi impératifs : parler anglais afin de pouvoir traiter sur place, où les francophones sont peu nombreux (et plus chers, en vertu de l'adage "tout ce qui est rare est cher"), prévoir du temps sur place, avoir du flair pour renifler les coups pourris et éviter les chausse-trapes (ou chausse-trappes si l'on suit les -logiques, du moins en ce cas- recommandations orthographiques). Avant de prendre le risque, je conseille de bien y réfléchir, au fait que justement on prend un risque avec une petite structure, moins chère car ayant moins de frais structurels. Risque payant ou non, on ne le sait qu'après le safari. Si l'unique véhicule n'est pas tombé en panne, si l'unique gérant-chauffeur-secrétaire-directeur n'a pas eu une crise de palu, safari njema! (= le voyage est bon). Sinon...
Se mettre à trois ou quatre pour louer une voiture et du matériel de camping et visiter sans chauffeur-guide Manyara, Serengeti, Tarangire, aire de conservation du Ngorongoro est tout à fait envisageable en saison sèche. Je pense que l'on risque de rater pas mal d'animaux malgré leur densité, l'œil d'un chauffeur ou d'un guide est mille fois plus affûté que le nôtre, mais cela reste jouable, et si nécessité fait loi...
Safari njema! Bon voyage !