Ngorongoro Aire de conservation - Cratère

NCA LOGOLe cratère du Ngorongoro est le diamant ou plutôt l'émeraude de la Tanzanie. Avec plus de 400 000 visiteurs par an, c'est la première des trois destinations touristiques naturelles les plus fréquentées du pays, les deux autres étant le Serengeti et le Kilimandjaro. Il est le point culminant (si j'ose dire...) de l'Aire de conservation du Ngorongoro, Ngorongoro Conservation Area.  

 

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Affiche du fil et monument érigé au bord du cratère en hommage au Docteur Bernhard Grzimek (1909-1987) et à son fils Michael (1934-1959)

Le Dr Bernhard Grzimek était un confrère vétérinaire allemand qui fut le directeur du zoo de Francfort (Zoolozische Gesellschaft Frankfurt) et qui eut en Allemagne une émission télévisée animalière à succès, une sorte de Cousteau en bien plus scientifique. Il est considéré à juste titre comme le sauveur du Serengeti, car il a réalisé avec son fils Michael un film documentaire, "Le Serengeti ne doit pas mourir " (Serengeti darf nicht sterben) qui a obtenu l'Oscar du film documentaire en 1959 et qui a contribué à une prise de conscience internationale de l'importance de la préservation de cet écosystème africain unique au monde. Michael est mort en mission en 1959 à 24 ans, son avion de brousse Dornier Do 27 s'est écrasé après une collision avec un vautour.

Un autre monument rend hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre la faune sauvage, ainsi des rangers tués par des braconniers et Michael Grzimek y sont cités.

cratere ranger 9643

Présentation de l'aire de conservation du Ngorongoro (Ngorongoro Conservation Area)

L'aire de conservation du Ngorongoro (NCA, Ngorongoro Conservation Area) couvre 8 288 km², son joyau, le cratère, est classé au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979 (et non 1978 comme cela a été indiqué par l'ambassade de Tanzanie). Incorporée auparavant au Serengeti, la N.C.A. a été créée en 1959 pour préserver à la fois la faune sauvage (et la flore) et les intérêts des autochtones dont toutes les activités et même la présence sont habituellement interdites dans les parcs nationaux et les réserves. Des conflits étaient nés de ce fait entre l'administration des parcs et les Masais qui n'acceptaient pas d'être exclus de leurs territoires traditionnels de transhumance et d'habitation. La "Ngorongoro Conservation Area Ordinance" de 1975 indique que les objectifs de l'aire de conservation sont les suivants : conservation et développement des ressources naturelles de l'aire, promotion du tourisme et sauvegarde et promotion des intérêts des Masais. L'agriculture a été interdite en 1976 comme non compatible avec la protection de la faune sauvage. Les accords rendent environ les trois quarts de la superficie totale accessibles aux Masais et à leurs grands troupeaux de bovins et moutons. Ils ont même le droit d'abreuver pendant la journée leurs troupeaux dans le cratère, mais ne doivent (théoriquement) pas les y faire pâturer. 

cratere zebu 0655

La zone de conservation comprend au nord-est une chaîne volcanique dont le cratère bien connu du Ngorongoro, mais aussi, à plus de 3 000 m d'altitude, les cratères d'Olmoti et d'Empakai et le volcan sacré des Masais, Ol Doinyo Lengai. Les hauteurs sont couvertes d'une forêt humide d'altitude, le nord-ouest du parc vers Ndutu est constitué d'une savane semblable à celle du Serengeti. L'aire de conservation est la parfaite continuation du Serengeti. On a vu que les Masaï ont conservé un droit de pacage pour leurs troupeaux dans la zone, sauf dans le cratère, où ils gardent seulement le droit d'abreuver leurs troupeaux pendant la journée. Bon, il est évident qu'un petit coup de dent sur un brin d'herbe bien appétissant, ça peut arriver, mais les rangers veillent sans trop d'aménité à ce que cela ne dégénère (?) pas en véritable pacage, il y a beaucoup moins de laxisme que chez le grand voisin du nord... On entend donc le matin, de l'hôtel Serena, les bêtes descendre au son de leurs sonnailles, ce qui ferait très suisse si elles n'étaient accompagnées des sifflements et des chants des petits pâtres masais. 

cratere anes 8190ânes et chèvres
NCA 1cliquer sur l'image pour l'agrandir

Les gorges d'Olduvai et Laetoli ont livré des fossiles d'hominidés et de préhominiens, elles ont été fouillées par Louis Leakey et sa femme Mary. Le musée sur place est à visiter, bien qu'assez pauvre (il ne renferme que des copies, les originaux sont au musée de Dar), mais la buvette à côté est abondamment fréquentée par la gent ailée des passereaux et autres estrildidés et vaudrait le détour à elle seule si le panorama offert par la gorge d'Olduvai ne le valait pas déjà à lui seul... Pour autant, nous ne conseillons pas de consacrer plus d'une heure à la visite, contrairement à ce que proposent de nombreuses agences, ravies d'économiser carburant et voiture.

NCA carte 0558NCA Ngorongoro Conservation Area

ngorongoro carte af.geoÉcosystème NCA-Serengeti carte Africa geografic (excellente agence de safris africains)

Grande faune

La faune de l'aire de conservation et du cratère diffère peu, simplement le cratère ne compte que des éléphants mâles et pas de girafes alors que les girafes et les troupeaux d'éléphants classiques, avec matriarche, plusieurs femelles adultes et éléphanteaux parcourent toute l'aire de conservation.

On a parfois comparé le cratère du Ngorongoro à un gigantesque parc animalier, voire à un zoo, ce qui est très injuste. Et pas très malin, pas très pertinent. Quels zoos, quels parcs couvrent 28 000 hectares, sans cages, sans barrières autres que celles naturelles que sont les bords du cratère, sans nourrissage ? La densité animale est certes des plus élevées au monde mais la variété des espèces est bien supérieure à celle de n'importe quel parc, zoo ou assimilé. 

Les lions ont déjà été atteints par la maladie de Carré, on vaccinerait maintenant les chiens de troupeaux des Masaï pour éviter qu'ils contaminent le roi des animaux... Ils sont actuellement assez nombreux, une soixantaine, pour faire partie du tableau de chasse normal du safariste ngorongoronien. Guépards et léopards sont plus difficilement observables, il y faut un peu de chance. Enfin, pour voir un serval dans de bonnes conditions, il faut beaucoup de chance, leur biotope dans les hautes herbes les rend très durs à bien voir (nous en avons vu quatre la même journée, mais une seule fois en 6 visites du cratère). Un passage à Hippo pool est un must, c'est là que nous avons vu de plus près un serval, et aussi les hippopotames sont accompagnés d'une faune avicole aquatique très riche. Nous y avons aussi vu un éléphant qui venait s'abreuver, un serval en chasse, des grues couronnées.

Le cratère du Ngorongoro est le dernier endroit de Tanzanie où l'on est assuré de voir des rhinocéros noirs (Diceros bicornis), malheureusement parfois d'assez loin, d'autant que leurs endroits de prédilection sont de plus en plus protégés, ces grands timides ont en effet besoin de calme et de sérénité pour assurer la perpétuation de l'espèce et, sauf coup de chance, leur observation de près est réservée aux VIP en Lexus, et 4x4 Mercedes ou autres BMW escortées des plus rustiques Toyota des rangers... Ils étaient 26 en 2010, étroitement surveillés pour les protéger de l'avidité des braconniers qui les tuent pour vendre leurs cornes. Elles se vendent au prix de l'or et même plus cher encore. Elles servent de base à des préparations prétendument aphrodisiaques dans la médecine traditionnelle chinoise. Prétendument, car elles ne sont constituées que de kératine, la protéine des poils, cheveux, griffes et ongles. Les cornes ont aussi été ( et sont encore ?) utilisées pour la fabrication des manches de poignard des riches yéménites. 

Oiseaux

La checklist des Baker compte 560 espèces, et encore ils écrivent que les 600 pourraient être dépassés. Ils écrivent : " Un bon jour de briding peut facilement monter à 200 [espèces]. L'avifaune peut changer le même mois d'une année sur l'autre, nous n'avons pas vu de cigognes blanches, ou presque, dans le cratère en janvier 2002, alors que nous les y avons vues en très grande quantité en 2004 et en grande quantité en 2005. Exotic Birding donne une checklist de 257 espèces.

Climat

Il pleut de novembre à mai, avec une petite accalmie en janvier et février. Il peut faire frais à cause de l'altitude et les nuits sont fraiches. Le tableau suivant, inspiré de Weather2travel.com, donne une bonne idée de ces deux saisons. 

Climat de la Ngorongoro C. A. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Température Min-Max °C 10-23 10-23 10-22 11-21 10-19 8-19 8-19 8-20 8-21 9-22 10-22 10-22
Heures de soleil par jour 8 8 7 6 7 7 7 7 8 8 7 7
Précipitations en mm 108 89 136 213 100 11 12 15 11 55 114 137
Jours de pluie 16 15 18 22 15 7 6 6 5 9 17 18

Le cratère du Ngorongoro

crater1Le premier explorateur européen du cratère fut un autrichien en 1892. Comme son voisin le Serengeti, le cratère a fait l'objet à la fin des années 50 de toute la sollicitude du Dr Bernhardt Grzimek (se prononce Gimek), un vétérinaire allemand auteur du livre célèbre, « Le Serengeti ne doit pas mourir », qui a ouvert les yeux de l'opinion et des responsables et a conduit à la création du parc national du Serengeti et de l'aire de conservation du Ngorongoro.

Le cratère est en fait une "caldeira" (ou caldéra) qui est d'après la définition du TLF un "Grand cratère volcanique d'effondrement, résultant de l'émission rapide d'un important volume de lave " Le diamètre du cratère est de 16 à 19 km, sa surface de 264 km², son altitude de 1675 m au fond et de 2285 m sur les bords.

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ngoro vueCratère vu du Crater Lodge (tiré du livre Ngorongoro Conservation Area Guide Book de Jeannette Hanby et David Bygott)

CRAT

cratere ngorongoro carte1

Quand visiter le cratère ?

Il pleut de novembre à mai, comme dans tout le nord de la Tanzanie, avec une petite accalmie souvent en janvier-février, mais le Ngorongoro reste visitable en toute saison, les pluies sont importantes en précipitations mais généralement courtes, seul est rendu difficile l'accès à certains endroits, notamment les bords du lac Magadi avec ses flamants nains et ses flamants roses. Une journée entière, en fait deux demi-journées sont conseillées par votre serviteur, pas par ma blonde un peu rebutée par une fréquentation qu'elle trouve par moments (et surtout par endroits) excessive. La faune du cratère est sédentaire et donc constante toute l'année, excepté, of course, ceux des oiseaux migrateurs qui ne sont présents qu'en hiver. La fréquentation est un peu moindre en avril-mai, du fait de la moindre densité de touristes en saison des pluies, alors que la flore du cratère est la plus belle. Elle est maximale en juillet-août. Le cratère reçoit 450 000 visiteurs par an !

Accès

La route à partir d'Arusha est plutôt bonne jusqu'à l'aire de conservation du Ngorongoro mais la sortie d'Arusha peut poser problème pour cause d'embouteillages tôt le matin. Les moteurs des véhicules des agences de tourisme sont bridés à 80 km/h, et ce d'une manière qui les rend souvent poussifs dans les grosses montées malgré des moteurs très puissants. Il faut compter un peu plus de quatre heures de trajet pour accomplir les 192 km. De Kilimanjaro International Airport il y 253 km et un temp de trajet estimé à un peu plus de cinq heures (5 h 15 mn d'après Google Maps).

ARUSHA CRATERE1Google Maps : Arusha-cratère.  Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Formalités, droits d'entrée

La visite du cratère est (théoriquement) limitée à une demi-journée de six heures. Un véhicule 4x4 est obligatoire (donc pas de minibus non 4x4) pour descendre dans le cratère, L'accompagnement par un guide autorisé est également obligatoire. La descente se fait par la piste Seneto à l'Ouest (côté Crater Lodge) ou la piste Lemala à l'Est (côté Sopa). La remontée se fait par la piste Lerai à l'Ouest, par la piste Seneyo à l'Est. La vitesse est limitée à 25 km/h avec interdiction stricte de quitter les pistes (attention, les rangers sont omniprésents). Il faut quitter obligatoirement le cratère avant 18 heures. De nombreuses pistes sont réservées aux rangers (ou aux VIP qu'ils guident), notamment celles qui permettraient d'approcher au mieux les rhinocéros noirs...

Les droits d'entrée ("fees") dans le cratère du Ngorongoro ont été fortement augmentés pour les véhicules, ils sont passés de 25 à 100 US$ en 2006 puis à 150 $ (4x4 "commerciaux" ou étrangers de plus de 2000 kg) afin d'inciter les touristes (les tours opérateurs en fait) à se regrouper, officiellement pour limiter ainsi les dégradations causées par les véhicules. Les non tanzaniens doivent payer en plus 50 $ US par personne (10 $ de 5 à 16 ans et gratuité en dessous de 5 ans). Il faut se rappeler que le cratère accueille en huit jours plus de visiteurs que le Selous en un an ! Et il faut depuis quelques années rajouter la T.V.A. !

Tableau complet des "Fees" 

Que voir ? Nos conseils

ngomap0La densité et la diversité de la vie animale sont d'autant mieux ressenties que la faune du cratère est la moins farouche de Tanzanie, habituée qu'elle est dès son plus jeune âge au ballet continu des 4x4. On retrouve donc des conditions d'observation analogues à celles du Kenya dans certains parcs.

Une visite au lac Magadi, pour y voir les flamants, est un must de même qu'un passage par l'Hippo Pool du marais Mwandusi pour ses hippos et oiseaux d'eau, suivi d'un petit check sur la Table (ou Engitati Hill) pour observer en contrebas, nous y avons vu jouer une famille de guépards et en descendant un serval chasser. Je conseille de traverser la Munge River, on y trouve souvent moins de foule. Bien sûr, visiter la forêt Lerai avec ses grands arbres à fièvre est indispensable.

La densité de la faune de mammifères grands et moyens est unique au monde, plus de 100 au km², en tout 30 000 têtes réparties en 55 espèces pour 270 km². Près de la moitié de cette faune est constituée de gnous (7000) et de zèbres (4000), qui ne participent pas à la grande migration des gnous contrairement à leurs congénères hors cratère. On trouve aussi d'autres herbivores (ou phyllophages selon affinités) : élands du Cap (3000), buffles (4000), évidemment antilopes de Grant et de Thomson, bubales, dik-diks. Leur présence est synonyme de bombance pour une foule de prédateurs, lions, léopards, guépards, hyènes, chacals sont présents. Nous n'oublierons pas les otocyons qui sont plus visibles dans la journée que d'autres insectivores ou omnivores nocturnes comme le ratel, le protèle. Une trentaine d'éléphants sont présents dans le cratère, ce sont tous des mâles adultes. Il n'y a pas d'impalas ni de girafes dans le cratère.

Les oiseaux sont aussi présents à longueur d'année. Flamants nains et Flamants roses sur le lac Magadi, cigognes, hérons divers, ombrettes, spatules et pélicans dans les points d'eau comme l'Hippo Pool, guêpiers, rolliers, alouettes, sur les buissons et arbustes. Les rapaces et les charognards comme vautours et marabouts sont représentés en nombre, prédateurs obligent.

Premier conseil :

Choisir le matin plutôt que l'après-midi si l'on n'a droit qu'à une demi-journée et être très matinal, se présenter au poste de contrôle dès l'ouverture à 6 H 30. Pour les très matinaux, il est pratiquement toujours possible de voir les hippos qui reviennent de leurs pérégrinations nocturnes terrestres et nourricières et qui se jettent délicatement à l'eau pour y passer agréablement les heures chaudes.

C'est aussi de bon matin que l'on aura le plus de chance de voir les repas de chasse (moins arrosés que chez nous) de lions ou comme ci-dessous de hyènes. 

Et la fréquentation les deux premières heures bénéficie de l'absence des lève-tard que sont souvent nos amis américains un peu âgés ou blasés. Et aussi de l'absence de ceux qui ne sont pas logés au bord du cratère près des deux routes de descente, Seneto à l'ouest, côté Serena, Crater Lodge ou Lemala à l'est, côté Sopa. A noter que Seneto est à sens unique, la remontée côté Serena se fait par une autre piste, Lerai, également à sens unique (théoriquement ! Prudent, le site du NC conseille "beware of occasional descending vehicles"). Lemala est à double sens, la descente par Lemala est un peu plus longue.

Autre conseil :

Si, comme nous, les concentrations de véhicules vous indisposent, même si elles peuvent être le signe de grands félins, léopard, lions ou guépards (il y a des guépards dans le Ngorongoro, n'en déplaise au Petit Futé, page 187 de l'édition 2000), chercher la tranquillité sur le plateau (« la table ronde ») au Nord-Ouest, nous y avons été seuls à profiter de la vue (volontairement d'assez loin) d'une famille de guépards, les contreforts nord sont souvent moins fréquentés par les bipèdes s'ils sont riches en élands, buffles, lions, zèbres et gnous, pour ne pas parler des oiseaux tous plus intéressants les uns que les autres (guêpiers, ombrettes, alouettes, rapaces, cigognes diverses).

Je rappelle que les éléphants que l'on voit (facilement) dans le cratère sont exclusivement des mâles adultes, les femelles et les jeunes ne seraient pas assez costauds pour franchir l'obstacle des parois abruptes (on se rappelle qu'il y a plus de 600 m de dénivelée). On les voit généralement d'assez loin mais quand on peut s'en approcher, on peut le faire sans risque (alors qu'il faut plus de précautions avec les femelles, ce n'est pas du sexisme, c'est simplement que les femelles protègent les petits de la troupe, parfois sans faire preuve d'un grand discernement).

Dernier conseil :

Il y a deux aires de pique-nique dans le cratère, une en zone boisée où l'on peut être importuné par les vervets (rappel : on ne nourrit jamais les animaux, c'est dangereux pour nous, nocif pour eux) et une près du lac où il se méfier des méfaits des milans : ils attquent en piqué pour arracher la nourriture, sandwich, poulet, etc. des mains des pique-niqueurs sans méfiance, parfois en les blessant. Manger entre les portes ouvertes du 4x4 est une bonne précaution. 

Climat, quand y aller ?

Le cratère est particulièrement encombré en été, sans que le nombre d'heures d'ensoleillement soit supérieur, seul avantage, les pluies sont moins abondantes en intensité, pas en jours de pluie, et le ciel est rarement bleu. Autre avantage des mois d'hiver, la présence en nombre de migrateurs du paléarctique, avec de gros écarts possibles d'une année sur l'autre : en 2004, nous n'avons presque pas vu de cigognes, en 2005 nous en avons vu en grand nombre et de différentes espèces, blanches, abdim... 

Climat du Ngorongoro Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Température Min-Max 10-23 10-23 10-22 11-21 10-19 8-19 8-19 8-20 8-21 9-22 10-22 10-22
Heures de soleil par jour 8 8 7 6 7 7 7 7 8 8 7 7
Précipitations en mm 108 89 136 213 100 22 12 15 11 55 114 137
Jours de pluie 16 15 18 22 15 7 6 6 5 9 17 18

Hébergements ?

Il n'y a évidemment aucun lodge, hôtel ou camping dans le cratère du Ngorongoro. Les lodges sont situés sur les rebords de celui-ci, donc en altitude, vers 2600 m, d'où des nuits fraîches et des feux dans la cheminée même en plein été austral (= janvier-février-mars). Une petite laine peut être la bienvenue...

Côté ouest, le Crater Lodge est, paraît-il, une expérience inoubliable et à ne pas manquer. Une citation du voyagiste Vie sauvage :

"Chaque chambre est construite sous forme de case africaine sur pilotis avec vue sur le cratère. Le décor y est sublime et est un mélange réussi d'art baroque et d'art traditionnel africain : lustres en cristal, lourdes portes sculptées de style zanzibarite, superbe baignoire, et bouquets de roses."

Pour ceux du moins que l'altitude du lodge (2375 m) et de ses tarifs (837 - 1843 U $ par nuit et par personne en 2020) n'effraie pas. Nous n'en sommes pas et avons donc été privés des fameuses salles de bains avec vue sur le cratère et de son emplacement imprenable, le meilleur sur le cratère, ce qui est bien la moindre des choses au vu de son nom ! Sans doute le lodge le plus luxueux de toute la Tanzanie, voire de toute l'Afrique de l'Est !

Nous avons logé au Ngorongoro Serena Lodge (une petite dizaine de nuits sur plusieurs années), situé à l'ouest du cratère, et en 2004 au Ngorongoro Sopa Lodge (2 nuits seulement) à l'est du cratère, sur la Lemaha Hill.

Ce sont des lodges de même standing bien plus abordables (quand même 150 à 200 US $ environ par nuit et par personne), nous avons préféré les luxueux bungalows du Sopa aux chambres du Serena, situées chaque année plus loin si possible au bout de coursives interminables. Certaines chambres du Serena ont de plus leur vue gâchée par la végétation, il vaut mieux choisir les chambres des étages du haut et pas trop au bout. Les deux lodges ont des boutiques bien achalandées pour souvenirs et livres mais aussi piles, lotions solaires, savon et autres impedimenta.

La route de descente du Sopa, à l'Est du cratère, Lemala Road, est plus longue mais elle est agréable, elle est située dans la forêt, elle sert aussi de route de remontée. La route de descente à partir du Serena, à l'ouest, la Seneto Descent Road, est très abrupte et spectaculaire, elle part de 2286 m d'altitude pour atteindre le fond du cratère 6 à 700 m plus bas. Il n'existe à l'ouest qu'une seule route de remontée, la « Lerai Descent », étroite, nous l'avons déjà parcourue un moment derrière un Monsieur éléphant qui ne se pressait pas trop...

Lectures

kunkelNgorongoro paradis africain ***** Reinhard Künkel Chêne

La notice Amazon : "On a dit de ce site qu'il était la huitième merveille du monde, ce que tendent à prouver les photographies de Reinhard Künkel. Dans ce cratère, qui depuis soixante-dix ans fait l'objet de diverses initiatives de protection, les animaux sont étonnamment peu farouches. Reinhard Künkel a pu ainsi filmer, dans les moindres détails de leur comportement, de nombreuses espèces. Vues panoramiques et gros plans alternent, et ces images, superbes, parfois stupéfiantes, font de ce livre l'un des fleurons de la photographie animalière. Il s'agit également d'une plaidoirie passionnée en faveur d'une réflexion sur l'avenir de notre planète. 

Les photos de Reinhard Künkel ne sont pas les plus nettes du monde, le matériel photographique qu'il a utilisé pour ce livre est en performance loin derrière nos boîtiers numériques et nos objectifs actuels à lentilles en fluorite et lentilles asphériques. Mais ses photos de ce cratère merveilleux sont merveilleuses, excusez-moi mais je ne trouve pas d'autre mot pour rendre l'hommage qu'il mérite à son oeuvre majeure... Certes, R.K. a eu la possibilité de rester plusieurs mois dans le cratère, ce qui laisse pantois quand on considère qu'actuellement nous y sommes limités à 6 heures ! Mais ce n'est pas là l'explication de sa réussite. Il faut y rajouter énormément de talent et de passion.

 

Ngorongoro Land-People-History David Martin African Publishing Group, Harare, 1998 petit livre-guide de terrain. Des photos mais ça manque de cartes

Ngorongoro Conservation Area  Guide Book Jeannette Hanby, David Bygott Kinuyu Partners Karatu 1999 Pas de photos mais beaucoup de dessins noir et blanc, avec cartes et schémas. Un achat utile.

Ngorongoro Checklist of Birds Liz et Neil Baker Tanzania Bird Atlas 2001   Une recension de 560 espèces d'oiseaux présents dans l'aire de conservation.              

Le point de vue de l'ambassade

ambassLe Ngorongoro ne se résume pas au seul cratère. Le « Ngorongoro Conservation Area » est une réserve de 8 288 km2 embrassant les collines volcaniques entre les lacs Natron, Eyasi et Manyara, et s'étend au nord incluant une partie des plaines à l'est du Serengeti. Ce vaste ensemble ne porte pas le nom de parc national, car à la différence de leurs voisins, ici les Masaï sont autorisés à vivre en toute liberté.
Le cratère, ou plus exactement la caldeira, qui fait 20 km de diamètre est le second plus grand cratère du monde. La concentration d'animaux 'prisonniers' dans cette forteresse naturelle, donne une impression de paradis terrestre retrouvé.

Les rhinocéros, les lions (très nombreux), les éléphants, les buffles, les antilopes de toutes sortes... contribuent à rendre inoubliable une journée passée dans ce site. Meilleure période : toute l'année - pluies en avril (à partir d'Arusha, compter 4 heures de route ou 1 heure de vol en avion de tourisme. De Manyara, compter 2 heures de route).

 Liens

 https://www.ncaa.go.tz/

 Checklist des oiseaux du cratère du Ngorongoro  source exoticbirding.com