Déplacements en safari, game-drive ou...
Le safari, c'est le mot swahili pour le voyage. Dans notre cas, assez rarement un voyage pédestre. Un moyen de locomotion motorisé est en effet le plus souvent employé, on parle de "game-drive" si c'est une voiture (ou équivalent). Pour autant, le safari à pied, "walking safari", existe, il a ses propres mérites et peut être envisagé en complément des game-drives. Parfois même c'est le seul possible dans certains parcs. Mais d'autres moyens, plus ou moins exotiques, existent : safari en montgolfière, à cheval, en canoé...
Safari à pied ou Walking Safari
Le safari à pied, eh bien je dirai qu'il faut en avoir fait au moins un une fois. Et beaucoup plus si affinités... Ambiance garantie, avec en Tanzanie le ranger armé de rigueur, la chaleur et la sueur, la satisfaction de bien profiter des bruits du bush. Mais il ne faut ne pas trop compter s'approcher des biquets et piafous qui détaleront de loin à toutes jambes ou à tire-d'aile, selon le cas... Une expérience qu'il serait quand même dommage de zapper.
Oliver's Camp, Tarangire, Tanzanie
Car un safari à pied ne ressemble à rien d'autre. D'abord, on a la bonne conscience de suer un peu (ou beaucoup), d'être actif au lieu d'être trimballé et brinqueballé passivement. Ensuite un soupçon de petite appréhension. Certes, on est escorté par un ranger armé, ou même par un ranger et un askari (gardien) armé d'un fusil ou d'une lance si c'est un Masai. Mais justement, si l'on prend tant de précautions, c'est qu'il y a un risque, non ? Eh bien non. L'escorte connaît bien son petit bout de territoire et connaît bien aussi les mzungu (les blancs) et leur imbécillité (au sens de faiblesse, hein ? Enfin, surtout...) et prendra donc toutes les précautions utiles, ouvrant le chemin, faisant assez de bruit pour écarter les serpents et autres biquets plus ou moins dangereux. Le safari à pied va permettre de passer un peu de temps sur une infinité de petites choses que l'on néglige forcément du haut d'un 4x4 : empreintes, traces, reliefs de repas ou de digestion, coquilles et plumes, insectes. On ne verra donc rien ? Mais si, et avec un gros sentiment de l'avoir mérité. Des singes dans les arbres, colobes ou même chimpanzés si l'on a la chance d'être à Mahale ou Gombe. Des oiseaux, toujours. Un guib qui traverse le chemin, furtivement, comme une biche le fait chez nous dans nos grandes forêts. Le safari à pied peut se faire dans le bush, la savane, mais il est quasi-obligatoire au bord des points d'eau, des lacs, de la mer et totalement obligatoire en forêt, où il n'y a pas de piste pour les voitures. Les parcs nationaux de Kitulo, Gombe, Mahale et Udzungwa sont ainsi interdits aux véhicules à moteur.
À la recherche des chimpanzés Mahale, Tanzanie
Plage de Saadani Crescent Island, Kenya
Crater Lake, Kenya Udzungwa
Ci-dessous, un échantillon de ce que l'on peut voir au ras du sol en safari à pied...
Daniel Mwagusi Camp Ruaha
Déjections d'hyène | empreinte | coquille | déjections d'impala |
fruit | crâne d'éléphant | empreintes | plume de rollier |
trou de fourmilion | scolopendre | fragment de peau | autre scolopendre |
Safari à cheval
Des safaris à cheval, Horseback Riding, sont organisés en Afrique de l'Est et en Afrique du Sud. Nous avons déjà vu des cavaliers (inconscients ?) traverser la Mara River en période de migration (septembre) devant des crocodiles trop surpris ou trop timorés pour attaquer ce crossing incongru. Si l'on évite ces imprudences, c'est un moyen très agréable pour un cavalier de se livrer à sa passion dans une nature sauvage. Ma blonde a fait une l'expérience d'une petite balade à cheval (mais en Amérique du Sud) et s'est retrouvée ainsi au milieu de bandes de dendrocygnes, elle en garde un souvenir très fort. La distance de fuite semble se trouver entre celle du safari à pied et du game-drive. TANAPA a édicté des règles pour la pratique du "Horseback Riding" à l'intérieur des parcs.
Passons en revanche sur les promenades à dos d'éléphant (africains) parfois pratiquées dans certaines concessions privées en Afrique du Sud qui ne sont au mieux que du cirque, au pire... mais j'en reste là.
Safari en montgolfière
Des safaris en montgolfière, Balloon Safaris, sont organisés dans le Serengeti, à Ruaha et à Masai Mara au Kenya (photo ci-dessous). Ils permettent de se déplacer en silence (quand les brûleurs ne sont pas en action) et d'avoir une vue de haut des animaux. Il convient de ne pas les survoler de trop près, le bruit des brûleurs peut déclencher des réactions de panique. TANAPA a édicté ses règles pour les Balloon Safaris dans les parcs tanzaniens.
Classiquement on est accueilli à la descente de la montgolfière avec un breakfast agrémenté (?) de mousseux sud-africain, que les agences locales et parfois même françaises ornent du nom usurpé de "champagne".
Safari en avion, en hélicoptère
L'avion de brousse sert essentiellement aux liaisons entre les villes et les parcs. Les safaris en hélicoptère ne sont pas couramment pratiqués en Tanzanie, contrairement au Botswana et au Zimbabwe où le survol du delta de l'Okavango ou des Victoria Falls est un must.
Safaris en véhicule terrestre : game-drive
C'est l'ordinaire du safari, avec ses avantages et ses inconvénients. Différents types de véhicules peuvent être utilisés en safari, minibus, voitures de ville, 4x4, camions, pick-ups... Et il ne faut pas oublier les bateaux ! La recherche de la faune se fait à petite allure, moins de 20 km/h, allure "game-drive". Et les liaisons entre les parcs et réserves se font théoriquement à 80 km/h maximum, les moteurs des 4x4 des agences sont d'ailleurs bridés pour ne pas dépasser cette vitesse. Théoriquement... Malgré cela, que de secousses ! Les suspensions sont plus rudes que celles auxquelles nous sommes habitués et les routes beaucoup moins bonnes que les nôtres. Et je ne parle pas des pistes... De plus, sur piste, les pneus sont bien gonflés pour éviter de crever sur les cailloux. Munissez-vous donc d'une bonne ceinture orthopédique si vous êtes fragiles du dos. Et pour les dames, prévoir un soutien-gorge ou brassière de sport peut être utile.
Certains avantages du transport motorisé sont quand même évidents, marcher vaillamment sous un soleil lui aussi vaillant n'est pas une sinécure, surtout chargé de matériel photo. Je garde encore un souvenir ému des seulement 3 km ou un peu plus faits pedibus cum jambis avec boîtier et 600 mm, trépied, en plein midi sous un soleil de plomb à Crescent Island (Naivasha, Kenya). De plus, les animaux ont une distance de fuite bien moindre pour une voiture que pour un piéton. Les guépards chassent entre les 4x4, se servent à l'occasion du capot comme poste d'observation. Et même plus si affinités... On peut voir sur YouTube la fameuse mésaventure survenue à Jonathan Scott...
Minibus
Donc, safari mais pas pedibus, sauf exception. Ni minibus, si vous m'en croyez. Sauf à le réserver à une même famille et en dehors de la saison des pluies, et ce même s'il existe des (rares) minibus 4x4. De plus les chauffeurs guides des minibus sont parfois moins aguerris, moins connaisseurs de la faune sauvage, moins professionnels. La cohabitation peut être difficile entre un groupe 6 ou 8 adultes photographes ne parlant pas toujours la même langue. En contrepartie, à deux ou à quatre, la place n'est pas comptée et l'on peut se déplacer sans gêner les autres occupants. Tous les minibus pour safari sont dotés d'un toit ouvrant. Les minibus sont plus fréquents au Kenya qu'en Tanzanie. Les minibus peuvent être interdits à certains endroits s'is ne sont pas à quatre roues motrices et équipés d'équipements spécifiques comme treuil, équipements de désensablage, c'est le cas du cratère du Ngorongoro.
Camions aménagés
On ne trouve pas de bus dans les parcs, mais peut-être encore pire ! Les méchants, dont je ne suis pas, hein ! disent que l'on y voit des bétaillères pour humains...
Des camions aménagés pour transporter sur leur plateau une bonne vingtaine de safaristes, avec impossibilité pour les malheureux d'avoir un appui stable pour les photos et impossibilité de bien
voir ou de voir tout court vers l'avant ou l'arrière, ou même de l'autre côté, je ne parle même pas de photographier. Non contents d'offrir (...) un confort de transport et de vue minimal, ces camions défoncent les pistes comme seuls des (gros) camions peuvent le faire. Le camion à gauche est loin d'être le pire de ceux que nous avons croisés, nous avons vu des camions simplement bâchés et avec beaucoup, beaucoup plus d'occupants. Ces camions ont 4 (ou parfois 6) roues motrices et ont de bonnes capacités de franchissement, supérieures même à celles de la plupart des 4x4. Il n'est quand même pas question de trop s'aventurer en hors-piste même dans les endroits où c'est autorisé (ou toléré).
Le camion à droite est celui qui a transporté notre regretté ami Thierry Laxenaire, grand voyageur devant l'Éternel s'il en fut, dans son dernier safari au Tarangire. Et, pour nuancer les propos du paragraphe précédent, notre Maître Renard, (alias FreeFox sur Nunda) avait été très satisfait de son safari en camion. Beaucoup dépend de la constitution du groupe, des relations avec les voisins de siège. La liaison avec le chauffeur peut aussi poser problème pour un arrêt rapide devant un point d'intérêt particulier. Intérêt qui d'ailleurs a intérêt à ne pas être trop particulier, il n'est en effet pas question de faire arrêter (ou redémarrer) 20 personnes pour ce qui n'en intéresse (ou pas) qu'une ou deux seulement. C'est bien sûr le moyen de transport le plus économique.