Un pilote de brousse plutôt bizuth
Nous partons de Selous (prononcer célou, dois-je le répéter ?). En avion, sinon c'est 8 heures de route si ça roule bien à Dar... Donc un avion de brousse. Comme nous partons d'un camp Fox, Rufiji River Lodge, nous empruntons, œuf corse, un avion de la Safari Air Link, la compagnie d'aviation Fox. Un gage de sérieux. Safari Air Link fait voler des avions de toutes les tailles entre le gros bimoteur et le mini coucou. Le bureau de la compagnie inspire confiance, les données avions et pilotes soigneusement collationnées, l'atmosphère travailleuse, tout inspire confiance.
Au départ de Dar vers Selous, ce sera un gros coucou, on voit d'ailleurs que les pilotes Air Link sont sérieux car le pilote retire précautionneusement sa perche avant de repartir de Selous. Un perfectionniste, pas comme dans notre précédent mini incident aérien...
Pour repartir de Selous vers Saadani, changement de programme. L'avion est un petit coucou de six places, un Cesna C 206 mais avec deux pilotes, un européen et un pakistanais.
L'avion est déjà bien chargé avec deux passagers en plus des deux pilotes. Nos encombrants bagages trouvent quand même leur place derrière nous, la soute est apparemment pleine. L'Européen est manifestement en phase d'apprentissage. Il occupe la place de gauche, celle du pilote principal. Le roulage pour placer l'avion sur la piste pour le décollage est délicat, il ne semble pas possible d'aller en ligne droite, le virage en bout de piste pour se mettre face au vent est difficilement négocié... Quand l'avion décolle après un parcours sinueux sur la piste, les ailes balancent, nous voyons les arbres en bout de piste s'approcher, s'approcher. Mais hop, un dernier battement d'ailes et nous les avons dépassés. Nous nous regardons enfin, ma blonde et moi. Plus tard, nous nous avouerons que nous avons eu tous deux un moment de doute, combattu par un raisonnement simple, l'instructeur devait tenir autant à sa vie que nous à la nôtre, donc il serait intervenu si besoin, non ? L'avion est un Cessna C206, du beau matériel, sûr, non ?
Après un atterrissage à peine un peu rude, nous nous posons à Unjunga, l'île principale de l'Archipel de Zanzibar, pour déposer nos co-passagers. Le décollage est sans problème, même si nous ressentons une petite appréhension heureusement injustifiée, l'atterrissage à Saadani de même (au retour, nous n'aurons droit qu'à Monsieur l'instructeur, sans aucune appréhension cette fois, qui nous fera faire un vol sans problème).
Pour conclure, et paradoxalement, nous nous sommes toujours sentis plus en sécurité dans ces petits zincs, pourtant plus souvent impliqués dans des accidents et crashes, que dans les grands qui sont un des moyens de transport les plus sûrs, sinon le plus sûr...